Passoire thermique : définition

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Dans le monde de l'énergie et de l'habitat, le terme “passoire thermique” est souvent utilisé pour désigner des bâtiments qui, par leur mauvaise isolation, laissent passer une grande quantité de chaleur. Depuis 2023, on parle aussi de bouilloire thermique pour les logements ne retenant pas non plus la fraîcheur.

Qu'est-ce qu'une passoire thermique ?

Une passoire thermique, également appelée "passoire énergétique", désigne un logement qui consomme une quantité excessive d'énergie, principalement en raison d'une mauvaise isolation. Ces logements énergivores sont souvent des bâtiments anciens construits avant 1975. Ils posent non seulement un problème de confort pour leurs habitant⋅es, mais impactent aussi l'environnement en émettant une quantité importante de gaz à effet de serre.

Comment reconnaître une passoire thermique ?

Les signes qui ne trompent pas

Les passoires énergétiques présentent plusieurs symptômes indiscutables :

  • Confort thermique (lien) insuffisant : En hiver comme en été, les habitant⋅es souffrent de températures inadéquates à l'intérieur de leur logement. En hiver, ils ont froid, malgré le chauffage, en raison de l'isolation thermique défaillante. En été, la situation s'inverse, transformant leur maison en "bouilloire énergétique". Selon le ministère de la Transition écologique, 14 % des Français ressentent ce type de désagrément.
  • Factures d'énergie élevées : Des dépenses en énergie qui dépassent 8 % des revenus d’un ménage sont un indicateur clair qu’un logement est une passoire énergétique. Les coûts de chauffage et de climatisation y sont particulièrement élevés en raison de la mauvaise performance énergétique du bâtiment.
  • Humidité excessive : L'humidité accrue, bien que le plus souvent due à une problématique de renouvellement d’air, à des fuites non réparées ou des remontées capillaires, peut aussi être liée à un problème d'isolation. La vapeur d'eau va condenser au niveau des points faibles de l'isolant : angles, raccord fenêtres/mur, nez de dalle… Il est donc important de prévoir une isolation homogène et une membrane d'étanchéité à l'air continue.

Le DPE pour en avoir le cœur net

Pour confirmer si un logement est une passoire thermique, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) (lien) est essentiel. Ce diagnostic, réalisé par un professionnel agréé, évalue les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre du logement. Le DPE classe les logements de A à G. Les scores de F ou G indiquent clairement un statut de passoire thermique. Cette dernière classification est basée sur une consommation d'énergie annuelle supérieure à 330 kWh par mètre carré.

Pour détailler davantage les déficiences et envisager une rénovation, un audit énergétique doit être effectué. Ce dernier permet d'identifier précisément où se situent les ponts thermiques qui causent des pertes de chaleur. Il propose aussi des scénarios de travaux de rénovation pour améliorer la performance énergétique du bâtiment.

Implications légales de la rénovation des passoires thermiques

La rénovation des passoires thermiques est encadrée par plusieurs législations et réglementations visant à améliorer la performance énergétique des bâtiments et à réduire leur impact environnemental. La Loi climat et résilience adoptée pour accélérer la lutte contre le changement climatique prévoit notamment l'interdiction progressive de la mise en location de logements très énergivores  à partir de 2025 pour les étiquettes G du DPE (puis 2028 et 2034 pour les logements classés F et E).

Pour les logements classés F ou G, l’obligation d’un audit énergétique (lien) lors de la vente est désormais établie. Cette obligation vise à informer l'acheteur des coûts potentiels de rénovation et à encourager les améliorations énergétiques dès la transaction.

Les solutions pour rénover une passoire thermique

L'isolation : clé de la performance énergétique

Pour améliorer la performance énergétique d'un logement, l'isolation thermique (lien) des différentes structures du bâtiment est essentielle. Cette démarche doit inclure les combles, les murs, les sols, ainsi que les portes et fenêtres. Les zones d’efforts en termes d’isolation seront différentes selon le logement. Si on donne souvent l’exemple de la toiture responsable de jusqu'à 30 % des déperditions de chaleur, il se peut que la toiture soit plus moderne et que les efforts soient à concentrer sur les sols. Si des travaux sont prévus en plusieurs fois, il faudra prêter attention aux interfaces entre les corps de métiers : par exemple en coordonnant l'isolation des murs avec le changement des fenêtres.

Système de chauffage

Une fois l'isolation améliorée, le passage à un système de chauffage plus performant est une étape cruciale. Les options incluent les pompes à chaleur (lien), les chaudières à granulés de bois, ou même des radiateurs à inertie qui accumulent la chaleur puis la restituent de manière uniforme. Ces systèmes permettent de réduire significativement la consommation d'énergie tout en améliorant le confort thermique à l'intérieur du logement.

Ventilation adaptée

En parallèle, une bonne ventilation est indispensable pour maintenir un air intérieur sain et éviter les problèmes d'humidité. Opter pour une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) double-flux permet de renouveler l'air intérieur tout en récupérant la chaleur de l'air évacué. Ce système assure ainsi une température agréable tout au long de l'année, tout en optimisant les économies d'énergie et en réduisant les risques de moisissures et d'humidité.

Les aides financières disponibles pour la rénovation des passoires thermiques

Pour soutenir les propriétaires dans la rénovation thermique de leurs logements, diverses aides financières sont disponibles. MaPrimeRénov', avec son bonus « sortie de passoire », offre une aide pouvant atteindre jusqu'à 20 000 euros. Les certificats d'économie d'énergie (CEE) (lien) et le Coup de pouce Rénovation globale encouragent également la réalisation de travaux de rénovation énergétique. Enfin, l'éco-Prêt à Taux Zéro (lien) et les aides des collectivités locales fournissent un soutien financier supplémentaire pour ces projets. Pour bénéficier de certaines aides comme MaPrimeRénov', les travaux doivent être effectués par un artisan "Reconnu Garant de l'Environnement (RGE)", ce qui assure un niveau de qualité et d'efficacité énergétique des travaux réalisés.

 

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